Viviane Lapointe
Viviane Lapointe
Députée de Sudbury
Éditorial – La deuxième présidence de Trump, notre économie, nos emplois, notre eau et notre souveraineté
15 janvier 2025

Le président élu Trump a ouvertement réfléchi, dans son style caractéristique, à ses intentions à l'égard du Canada.  Ce qui a commencé comme une menace économique pour le Canada sous la forme d'un droit de douane de 25 % a évolué - ou dévolu - vers ce que beaucoup perçoivent à juste titre comme une menace pour la souveraineté du Canada en suggérant que nous devenions le 51e état des États-Unis d'Amérique.

À l'approche du 20 janvier et de la seconde investiture de Donald Trump, une chose est claire : qu'il s'agisse de notre économie, de nos emplois, de notre eau ou de notre souveraineté, les Canadiens doivent réfléchir longuement et sérieusement à qui envoyer à la table des négociations.

En novembre, la Chambre de commerce du Canada (CCC) a publié un rapport qui tire la sonnette d'alarme sur les retombées économiques des droits de douane de 25 % proposés par Trump sur tous les produits canadiens entrant aux États-Unis. Selon Stephen Tapp, économiste en chef de la CCC, le PIB du Canada diminuerait de 78 milliards de dollars, ce qui coûterait aux Canadiens près de 2 000 dollars par personne chaque année. M. Tapp estime en outre que, dans ces conditions, l'économie canadienne entrerait en récession au milieu de l'année 2025.

Tout aussi alarmantes sont les pertes d'emplois potentielles pour le Canada, estimées à 1,5 million d'emplois dans tout le pays.

Le péril économique qui pèse sur le Canada, avec des millions d'emplois canadiens en jeu, exige une attention particulière de la part de notre gouvernement fédéral. Il exige également une planification et une préparation réfléchies de la part d'une équipe expérimentée.

Les Canadiens devraient tenir compte du plan des conservateurs pour faire face à cette menace américaine. Des sondages récents révèlent que 20 % des conservateurs sont favorables au rattachement du Canada aux États-Unis. L'ancien candidat conservateur, Kevin O'Leary, a proposé de négocier un accord avec Trump (dont nous ignorons l'autorité) en déclarant à un journaliste du New York Post que « la moitié de ses compatriotes approuveraient une telle fusion ». De même, les plans de Pierre Poilievre pour tenter de renverser le gouvernement en janvier - 10 mois avant des élections déjà programmées - démontrent un abandon imprudent et intéressé du Canada et des Canadiens à un moment incroyablement fragile de nos relations avec les États-Unis.

Comparez cela aux actions du gouvernement fédéral actuel. Une équipe a été constituée avant les élections américaines pour élaborer un plan, quelle que soit l'issue du scrutin. Cette équipe rencontre régulièrement les premiers ministres des provinces et des territoires afin de garantir une approche unifiée des négociations avec les États-Unis. En décembre, une rencontre avec le président élu Trump a été demandée et accordée dans sa propriété de Mar-a-Lago.

La menace tarifaire de M. Trump découle d'une volonté ostensible de faire pression sur le Canada et le Mexique pour qu'ils réduisent les flux migratoires et le trafic de drogue, en particulier de fentanyl, à la frontière. Elle est également motivée par le plan « Buy American » de M. Trump, qui vise à stimuler l'économie américaine.

Lors de la réunion de Mar-a-Lago, l'équipe canadienne a rappelé les faits en matière de migration et de trafic de drogue. Moins de 1 % des migrants entrent aux États-Unis à partir du Canada. Quant au fentanyl qui entre aux États-Unis, ce chiffre est inférieur à 0,1 %. Malgré ces faits, le gouvernement fédéral a dévoilé un plan visant à renforcer davantage les frontières entre les États-Unis et le Canada. Comparez cela à la conférence de presse convoquée à la hâte par M. Poilievre, au cours de laquelle il a brandi une pancarte « Réparer la frontière brisée », une performance étrange qui l'a amené à défendre M. Trump plutôt que le Canada.

En ce qui concerne les objectifs de M. Trump en matière d'amélioration de l'économie américaine, les membres d'Équipe Canada ont rapidement fait connaître l'importance économique du Canada pour les États-Unis. Les droits de douane proposés par M. Trump auraient un coût important pour les entreprises américaines, rendant la production américaine plus coûteuse et, en fin de compte, moins compétitive au niveau mondial. Des pertes d'emplois et une hausse des prix à la consommation sont à prévoir, ce qui va directement à l'encontre du prétendu programme économique de M. Trump.

Si les droits de douane ne suffisaient pas, une autre menace très réelle pèse sur le Canada : l'intérêt marqué des États-Unis pour notre eau. Pendant les élections américaines, de nombreux Canadiens ont pris note de la description faite par M. Trump d'un grand robinet muni d'une valve qui pourrait rediriger l'eau du Canada vers les États-Unis.

Le Canada contient 20 % de l'eau douce de la planète et c'est une ressource précieuse qui mérite d'être protégée. Lors du sommet des Nations unies sur l'eau qui s'est tenu en 2023, les experts ont prévu que la demande mondiale d'eau douce dépasserait l'offre de plus de 40 % d'ici 2033. Les États-Unis sont eux aussi en train de manquer d'eau.

Stephen Harper a prouvé qu'on ne peut pas faire confiance à un gouvernement conservateur en ce qui concerne l'eau du Canada, car lui et son cabinet ont créé des précédents juridiques qui permettraient aux investisseurs étrangers de déclarer des droits de propriété sur notre eau. Comme l'a rapporté le Globe & Mail : « Stephen Harper & Co. traiterait l'eau comme le pétrole ou toute autre marchandise - la pomper et la déverser au sud de la frontière aussi vite que possible, sans se soucier des conséquences à long terme.

Les Canadiens ne doivent pas faire confiance à Pierre Poilievre - un conservateur de l'ère Harper - pour défendre l'eau comme un bien public fondamental au-dessus des intérêts privés et des entreprises.

Lorsque les Canadiens se rendront aux urnes cette année, la question de savoir qui protégera le mieux les intérêts du Canada sera essentielle. Le récent tweet d'Elon Musk appuyant Pierre Poilievre doit être considéré comme un signe avant-coureur du destin du Canada. Trump et ses alliés nous disent qui ils veulent - et qui ils croient - leur offrira le meilleur accord. Pierre Poilievre ne nous délivrera pas de Trump, il nous livrera à Trump.

Après les élections fédérales de cette année - une fois que les dés auront été jetés - il sera trop tard. Ne remettons pas notre avenir entre les mains de Donald Trump.

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